Le Théâtre du TRIDENT présente Antigone de Sophocle!

Le Trident nous a présenté une relecture actualisée de la mythique Antigone de Sophocle, une œuvre qui a plus de 2400 ans. Olivier Arteau a réalisé une mise en scène moderne des confrontations familiales mortelles. Il réussit à intégrer les choristes tout en gardant un rythme efficace.

Les trois « réappropriatrices », Pascale Renaud-Hébert, Rébecca Déraspe et Annick Lefebvre, ont fait le choix d’une langue idéalisée d’une jeunesse montréalaise de ce début du siècle, qui ne se décide pas entre l’anglais et le français et qui choisit Antigone de Sophoclele mot le plus court de l’une ou de l’autre. Elles ont pris soin d’inclure tous les genres, une scène d’amour et un animal onirique, en plus de donner la finale à une femme enceinte dans une tirade interminable de clichés sur l’espoir que celle-ci porte en elle.

Lucien Ratio, en Polynice, débute la pièce en interpellant le public, brisant le quatrième mur, tout en poésie et en musique rock. Prenez soin de ne pas être en retard si vous ne désirez pas être inclus dans le spectacle.

Joanie Lehoux joue une Antigone énergique qui court vers son avenir. Elle nous laisse sans souffle et nous ramène à cette période idéaliste de notre vie. Réjean Vallée interprète un Créon crédible, ce dictateur inconscient de la conséquence de ses actes. Annabelle Pelletier Legros en Ismène avec son ventre gravide est lumineuse portant l’espoir du monde.

Le duo de militaire, Patrick Ouellet et Vincent Roy, apporte une touche d’humour dans cette mer de drames familiaux. Les actrices ont réussi à donner à chacun des membres du chœur, Nancy Bernier, Joëlle Bourdon, Steven Lee Potvin, Sarah Villeneuve-Desjardins, leur moment de lumière, ainsi qu’à Alexandra Warren en Tiresias, le devin qui essaie de ramener un peu de bons sens à Créon.

J’ai passé une belle soirée avec d’agréables surprises, je reste avec une certaine retenue. Je crois que le texte aurait pu être resserré, surtout cette tirade de la fin d’Ismème, alors que la seule présence de celle-ci aurait pu introduire le même message sans les clichés verbaux. La pièce est présenté jusqu’au 30 mars au Grand Théâtre de Québec.

France Vallée collaboratrice pour Média des 2 Rives