OSQ a présenté «Cinquième de Tchaïkovski» et recevait la violonniste Diana Tishchenko !

C'est ce dimanche 16 mars 2025 à 14 h 30 que le Grand Théâtre de Québec a eu le plaisir de nous proposer le programme de la Cinquième de Tchaïkovski joué par les musiciens de l'Orchestre symphonique de Québec avec Kerem Hasan comme chef et une invitée spéciale soit la violoniste ukrainienne Diana Tishchenko qui a interprété le Troisième concerto pour violon de Saint-Saëns. Récompensée sur la scène internationale, elle conjugue virtuosité et expressivité dans un jeu captivant.

Ce concert a été dédié en hommage à Jean Anger de Québec qui a été violoniste à l'Orchestre symphonique de Québec à maintes reprises entre 1960 et jusqu'en 1991, il a également été professeur et mentor de plusieurs autres grands violonistes.

Comme c'était journée Carte blanche à Kim Thúy elle est venue avec sa robe longue et sa médaille de l'ordre national du Québec (qui fête leur 40e anniversaire) elle a partagé les musiques qui ont jalonné son parcours et nourri son imaginaire, ouvrant les portes dans son univers culturel si riche. Elle est d'un naturel surprenant et nous raconte des pans de sa vie avant chacune des pièces. Que ce soit du désir de sa mère qu'elle fasse partie d'un orchestre, de leur déportation, de l'accueil des gens de Granby. Elle est heureuse de représenter le Québec et le français.

Dans la première partie consacrée à CLAUDE DEBUSSY, on interprète «la Petite Suite» en 4 volets tous aussi beaux les uns que les autres, totalement sublime, avec une musique aérienne nous amenant dans une promenade en bateau, longeant la nature qui respire le printemps, dans un cortège nous faisant entendre des clochettes, flûtes dansant sans arrêt donnant le goût de l'envol, le vent caressant les fleurs leur donnant l'envie de danser que ce soit le menuet ou le ballet. on y ressent la fougue de Debussy qui a été très apprécié par les spectateurs.

On poursuit le romantisme avec CAMILLE SAINT-SAËNS nous amenant la violoniste Diana Tishchenko jouant sur un Antonio Stradivari du 17e siècle de Crémone. Son premier album, Strangers in PARadISe pour Warned Classics, qui contient des œuvres de Ravel, Prokofiev, Enescu et Ysaye, a été salué par la critique. BBC Music Magazine lui a accordé 5 étoiles, tandis que Strad a fait l’éloge de son « jeu généreux et charismatique… sa spontanéité et son éloquence… et son style purement original ».

Vêtue d'une belle robe rouge brillante, la violoniste solo joue de manière ensorcelante le concerto pour violon no 3 en si mineur, op 61 débutant en alledro troppo qui nous la présente comme un ange presqu'endiablé qui accorde son instrument pour sublimer la pièce avec les accords des musiciens de l'Orchestre . Dans la portion Andantino quasi allegretto on a droit à plus de douceur tout en bougeant son archet avec ardeur et passion; les autres violons l'encerclant donnant un doux dialogue avec la soliste qui obtient des notes aigues et sensibles.

Dans la 3e portion on ressent plus d'agressivité avec les tambours devenant parfois plus graves ou saccadés avec des pincements jalonnant la pièce. On a l'impression par moment que c'est comme une course à travers les boisés où on ressent plus de passion comme la teinte de sa robe vibrante et ardente. Le tout se terminant sous plusieurs salves d'applaudissements de la part des spectateurs conquis.

En seconde partie, nous avons la puissante et tragique CINQUIÈME DE TCHAÏKOVSKI qui terminera notre voyage musical de cet après-midi avec l' Orchestre. Le chef Kerem Hasan, qui est considéré comme l'un des plus exaltants jeunes chefs d'orchestre birtaniques, dirige de main de maître les musiciens qui travaillent à fond de train pour répondre aux exigences incroyables que cette pièce demande. Oeuvre de la musique symphonique russe datant de 1888 est le testament du génie aux abords de la folie de Tchaïkovski qui l'a composé en 3 mois seulement.

On y entend beaucoup de sentiments parfois sombres , lents puis rapides comme s'il voulait rattraper le temps qui s'écoule avec le son des violons, violoncelles donnant l'accent à la pièce. Ensuite les trombones à coulisses, tuba et autres instruments se joignent à la ronde nous faisant ressentir le désespoir, la puissance indiquant une descente au fond du gouffre allongeant dans une finale explosive . La dernière portion est éloquente , un peu moins dramatique et plus en séduction surtout grâce à la dextérité remarquable des musiciens tout au long du programme tout à fait grandiose avec le jeu phénoménale des membres de l'Orchestre. Les spectateurs ont offert une méga ovation très longue pour les remercier de leur travail.