Rotterdam, cette comédie douce-amère, intelligente et sensible!

« – C’est vraiment ce que tu veux faire ? Tu veux devenir un homme ?
– Non, Alice... je veux seulement arrêter d’essayer d’être une femme. »


Rotterdam est la nouvelle pièce du Théâtre de La Bordée, un texte de Jon Brittain, traduit et mise en scène par Édith Patenaude. Il sera possible de la voir du 15 janvier au 9 février 2019.

Rotterdam est la nouvelle pièce du Théâtre de La Bordée Ombrage Cette pièce nous entraîne dans une réflexion personnelle sur notre propre identité sexuelle. Ainsi que sur la différence profonde entre désir et amour. Quelle est la différence entre les deux ? Comment pouvons-nous accompagner une personne en pleine transformation transidentitaire ? Cette pièce apporte un propos important qui estompe les frontières.

Le texte de Jon Brittain est bien servi par une mise en scène simple et efficace. Le jeu sobre des acteurs soutient le propos sans ajouter de mélo, nous permettant de participer à la vie d’Alice et d’Adrien. Alice, jouée par Marie-Hélène Gendreau, essaie d’assumer au grand jour son homosexualité. Alors qu’elle semble prête à sortir de l’ombre, sa conjointe Fiona (jouée par Pascale Renaud-Hébert) décide de lui faire part de son mal-être profond : celui de se sentir un homme au plus profond d’elle-même – de lui-même, d’être Adrien. Alice est donc au centre d’un tumulte qui la remet en question. Adrien – Fiona décide d’afficher sa masculinité sans réfléchir à ce que pourra ressentir sa conjointe sous l’œil de son frère Josh (Charles Étienne Beaulne). Alice rencontrera Lelani (Ariane Côté Lavoie), une jeune lesbienne assumée, qui lui permettra de sortir de sa coquille.

Rotterdam est la nouvelle pièce du Théâtre de La Bordée Ombrage Michel Nadeau, directeur artistique du Théâtre de la Bordée, place le spectateur au centre d’une mouvance actuelle de la société québécoise. En 2018, à la télévision, nous avions rencontré un jeune transgenre dans la série Hubert et Fanny. Avec Adrien, Rotterdam permettra à plusieurs d’entre nous de cheminer afin de mieux connaître, donc mieux comprendre, le vécu des personnes qui cherchent à être les mêmes en dehors qu’ils le sont en eux-mêmes. Et il ne restera que l’essentiel, une fois les frontières estompées redéfinies.

France Vallée - Collaboratrice pour Media des 2 Rives